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Outil de traduction |
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Analyste:
Guillaume Bunel Cycle de douze motets - un pour chaque Sibylle - précédés d'un prologue, les Prophetiae Sibyllarum de Lassus ont connu cinq enregistrements récents : par Daedalus (Alpha, 2007), De Labyrintho (Stradivarius, 2007), Weser-Renaissance (CPO, 2009), le Brabant Ensemble (Hyperion, 2011), et le Vocalconsort Berlin (Accent, 2015). La chose est suffisamment rare concernant une œuvre du XVIe siècle pour être soulignée, et en dit long sur la fascination qu'exerce encore cet exemple de haut raffinement.
Remplies d'énigmes et d'allusions obscures, ces prophéties sont supposées annoncer la venue du Christ. Elles donnent lieu à une musique particulièrement déroutante, par l'association d'un langage chromatique - sans doute inspiré par la théorie musicale antique et les effets miraculeux présumés des genres mélodiques anciens - à une écriture chorale déclamatoire, presque théâtrale, nourrie elle aussi des recherches humanistes sur l'accentuation latine antique. Dépourvues de fonction liturgique, ces œuvres offertes au duc Albert V (dont Lassus est l'employé à Munich) ne seront publiées qu'à titre posthume en 1600. Elles inventent un style nouveau bien difficile à restituer de façon convaincante.
Les huit solistes ici réunis, soutenus par un accompagnement instrumental léger (lirone et archiluth), proposent une lecture apaisée et homogène du cycle, mettant en valeur le texte par une prononciation bien intelligible. On regrette toutefois que La Main Harmonique peine à rendre toute la vigueur déclamatoire du latin rythmé à l'antique, qui demanderait une diction plus incisive et plus précise, comme à trouver une sonorité suffisamment « inouïe », distincte de celle des motets complétant le programme, pour conférer un caractère encore plus ahurissant à ces joyaux bizarres et sans équivalent. |
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