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Analyste:
Loïc Chahine Les fans se réjouiront que L'Arpeggiata reste fidèle à ses recettes habituelles. Sept des seize plages sont ouvertement indiquées comme arrangées par Christina Pluhar. Cela n'empêche pas quelques tripatouillages ailleurs -ainsi Non speri pietà de Moulinié ne porte pas la mention fatidique, mais les percussions s'y invitent comme ailleurs, ainsi que des ajouts au cornet, au violon, etc. Le problème, au fond, n'est pas tant ces ajouts que dans leur systématisme sans surprise qui n'évite pas l'ennui. Quant à la Passacaille de la Folie « Yo soy la locura » qui donne son titre à l'album, elle vire à la caricature à force d'effets hors sujet. Là où bien d'autres - au premier rang desquels Montserrat Figueras - ont su exploiter tout le potentiel d'ambiguïté de cet air, Pluhar en fait un déchaînement (pizzicatos et castagnettes) et oublie que l'un des mots-clés du texte est « douceur ».
Certaines pages (élégiaques surtout) sont traitées avec davantage d'égard, tel le célèbre Vos mépris chaque jour de Lambert. Mais Philippe Jaroussky ne convainc pas totalement. Si les diminutions tombent à point, si la liberté rythmique est parfaitement bienvenue, les ans ont terni l'éclat de la voix, les sons n'ont pas toujours le soutien attendu. Evitant toute vulgarité, le contre-ténor met une certaine intensité à Ma bergère est tendre et fidèle (Lambert), soutenu par un continuo généreux et équilibré. C'est probablement la plage le plus réussie de l'album, même si, comme souvent, l'air est interprété au premier degré, sans que « Elle aime son troupeau, sa houlette et son chien, / Et je ne saurais aimer qu'elle » suscite la moindre ironie. La douceur mise à Paisible et ténébreuse nuit (Moulinié) a quelque chose de touchant, mais les ombres et l'engagement manquent. Faute d'incarnation du texte, Enfin la beauté que j'adore sombre dans la mollesse. Et dans le Concert de différents oiseaux, les nouveaux venus sont bien loin de rivaliser avec l'apesanteur du Poème Harmonique (Alpha, 1999).
Les airs de Mouliné, Boësset, Lambert et quelques autres sont-ils la pop music du XVIIe siècle ? Si cette option vous tente, vous trouverez ici de quoi vous satisfaire.
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