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Diapason # 720(03/2023)
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Albus
ALB006




 


 

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Analyste: Frédéric Degroote

Répartis dans les septième (1619) et huitième (1638) Livres de madrigaux ainsi que dans les Scherzi musicali (1624-1632), les duos pour ténors de Claudio Monteverdi constituent une forme très prisée par le compositeur. On trouve là quelques-unes de ses plus belles pages mais aussi des plus redoutables à exécuter.

 

Les ténors Erik Leidal et Tore Tom Denys, soutenus par un continuo assez riche, s'y collent avec des bonheurs inégaux. Certes agiles mais peu contrastées (Tornate, o cari baci ), les deux voix donnent aux affects un aspect lisse. Et quand le groupe joue la carte louable de l'urgence ( Ardo e scoprir ), il reste malgré tout à la surface du propos. Cela vaut pour Se vittorie si belle , affublé d'une introduction par un continuo tapageur et redondant qui annule l'effet recherché. Quelques approximations dans le fameux Mentre vaga angioletta ternissent une interprétation dont il faut toutefois souligner l'engagement, mais dont les intentions, qui ne font déjà pas dans le détail, se trouvent floutées par la réverbération.

 

Nous retiendrons de l'album l'introspectif Interrote speranze et surtout un Zefiro torna où les astres semblent enfin s'aligner, mêlant urgence, maîtrise et lisibilité des affects. C'est quand même bien peu, à l'image des deux tubes (en solo) tirés des Scherzi musicali qui n'apportent rien, sauf la confirmation d'un manque général d'italianità.

 

En attendant mieux, nous retournerons donc à l'intégrale des duos menée par Alan Curtis (Virgin) et, selon les pièces, à diverses pioches chez Alessandrini et Christie.

   

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