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Analyste: Jean-Christophe Pucek
De la copie du clavecin anonyme parisien de 1667 conservé à Boston, on goûte sous les doigts de Benoît Babel - dont c'est ici le premier disque en solo - l'ampleur sonore, les harmoniques généreuses, mais aussi le mordant et la clarté au confluent des écoles flamande et italienne. Autant de qualités au service d'une approche de François Couperin brillante, déliée (Le Tic-Toc-Choc), voire spectaculaire (Les Vielleux et les gueux). Une telle vitalité pourra dérouter, voire manquer de nuances (Les Barricades mystérieuses ne le sont guère) en comparaison, par exemple, des humeurs toujours changeantes d'une Blandine Rannou (Zig-Zag Territoires, 2004). Mais cette volonté d'incarnation est parfaitement assumée. Et qui s'interrogerait sur un éventuel déficit de douceur écoutera un Dodo bercé avec tendresse. L'immédiateté du geste aboutit, dans les pièces attribuées à Louis Couperin, à des résultats contrastés. Difficile de rester indifférent devant une Piémontoise à la déclamation ardente, même si Brice Sailly (Ricercar, Diapason d'or) y apportait plus de finesse, à la noblesse de la Sarabande en la, ou encore à la nostalgie qu'exhale la Chaconne ou passacaille en sol. Pris dans un tempo serré, le Prélude à l'imitation de Froberger ose, comme celui de Skip Sempé (Alpha, 2004), une ornementation fournie qu'une acoustique d'église, trop réverbérée, rend un peu étouffante. Un album d'autant plus prometteur qu'ennemi de la tiédeur.
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