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Analyste: Jérôme Bastianelli
Une vision « intemporelle », qui soit une invitation à la rêverie en même temps qu'une démonstration du potentiel expressif des deux instruments, voilà ce que proposent ces transpositions de pièces de Marais. Le piano s'y fait tambourin ou revêt la légèreté du luth, tandis que le violoncelle varie les couleurs de ses phrasés, avec des legatos épurés, un vibrato parcimonieux, et une grande inventivité dans les timbres. Ainsi, par exemple, dans Le Tableau de l'opération de la taille (où Guillaume Gallienne joue le récitant), certains effets de trémolos, certaines accentuations massives portent sur la partition un éclairage assez moderne, tandis que dans La Rêveuse, le ton contemplatif, solitaire, intériorisé, nous hypnotise. L'oreille se laisse plus d'une fois surprendre. Ainsi abordés au violoncelle seul, Les Regrets (pièce attribuée, sans certitude, à Marais) semblent anticiper sur quelque prélude d'une Suite de Bach, tandis que Le Badinage, transcrit pour le clavier seul, rappelle le talent d'Alexandre Tharaud pour rendre au piano la richesse des ornements de la musique baroque. Une irrésistible page dansante (Sonate à la marésienne) et bien d'autres pépites livrent leurs secrets au fil des écoutes successives. Les deux musiciens s'étaient notamment fixés pour but de « contribuer à démocratiser ce magnifique répertoire » ; gageons qu'ils y parviendront. Sans le trahir, mais en conservant ce qui fait le charme obsessionnel et poétique de ces sublimes ritournelles. |
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