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Outil de traduction |
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Analyste: Jean-Christophe Pucek
Les Suites françaises sont, quoi qu'on en dise, les moins-aimées, celles que Forkel qualifiait de « petites ». Gustav Leonhardt, qui grava par deux fois les Anglaises (1973 et 1984), n'en laissa qu'une version lapidaire en 1975. Parce que moins ambitieuses ? Pas pour Pierre Gallon, qui « réinterroge ce célèbre corpus » en confrontant ses diverses sources, reflétant différents états du texte. Dans cette mise en perspective, les BWV 818a (préférée à la BWV 818 ) et 819 , écartées du recueil « canonique », nous reviennent. L'interprète rend aux Suites qui n'en possédaient pas un prélude puisé dans le catalogue du Cantor ou chez Couperin (pour la BWV 812 ) et Dieupart (pour la BWV 814 : Ouverture d'une densité dramatique saisissante). Partout le résultat convainc, les pièces s'ajustant sans couture à l'ensemble. Christophe Rousset, sur le somptueux Ruckers de Neuchâtel, avait établi une référence qui s'imposait par son ampleur, son autorité (Ambroisie, 2004). Gallon fait entendre une voix plus modeste sans être chétive ( Courante bien charpentée de la BWV 815 ), énergique mais évitant duretés et précipitation (progression impeccable de la Gigue de la BWV 814 ). Il abonde en trouvailles - ainsi la Sarabande luthée, rêveuse, de la BWV 813 , ou le tempo très retenu adopté pour celle de la BWV 816 , habitée de la première à la dernière note. On louera aussi les qualités d'équilibre, la justesse rythmique ( Gigue de la BWV 812 , à la pulsation idéale), le rapport très fin au temps (magnifiques rubatos dans l' Allemande de la BWV 817 ), l'ornementation n'entravant jamais la lisibilité du discours. Bach est ici à la fois « divers et ondoyant », architecturé d'un trait ferme, mais libre.
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