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Analyste: Jean-Christophe Pucek Après des Partitas en demi-teintes (c f. no 704 ), Mahan Esfahani se frotte au deuxième volume de la Clavier-Übung . Le claveciniste a des idées arrêtées sur Bach en qui il voit un provocateur usant des formes conventionnelles de son temps à des fins plus élevées. Chacun de ses enregistrements, et celui-ci ne déroge pas à la règle, invite à reconsidérer des acquis supposés sclérosés. Reconnaissons d'emblée à l'interprète une technique digitale de tout premier ordre, mise au service d'une pensée structurée : l'unité conférée à l'Ouverture à la française , en particulier son portique d'entrée, profus mais lisible, est remarquable, tout autant que la gestion rythmique et dynamique du Concerto italien . Le mouvement initial swingue à souhait, mais le Presto se cantonne hélas à un exercice de virtuosité. Si grisante soit-elle, une telle effervescence finit par devenir asphyxiante, y compris pour la polyphonie. Pierre Hantaï (Mirare, 2014) a prouvé l'intérêt d'un zeste de pondération. La Sarabande de la BWV 831 , ici mécanique, gagnerait à chanter davantage. Les Duos , pas aussi rares au disque que le prétend Esfahani, sont d'une rigueur parfaite. En revanche, le Capriccio BWV 992 voit sa narration mieux servie par Céline Frisch (Alpha, 2009) et le moins fréquenté BWV 993 , qui ne méritait pas tant de brutalité, conserve l'éclat de sa jeunesse sous les doigts de Robert Hill (Hänssler, 1999). Une réalisation intéressante par les pistes de réflexion qu'elle ouvre, mais qui pèche à trop asséner ses démonstrations.
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