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Analyste:
Jean-Yves Clément Il apparaît toujours compliqué et pour le moins hasardeux de transposer les musiques des XVIe et XVIIe siècles, du clavecin au piano. Si Glenn Gould s’y est aventuré avec un réel bonheur, c’est parce qu’en transgresseur enthousiaste, sa vision se combinait à un sens de la polyphonie et du rythme innés, permettant de pallier l'absence de registres inhérente à l'instrument. Daniel-Ben Pienaar n'en est pas à ses débuts dans ce genre d'expérimentations, puisqu'il a notamment consacré un enregistrement à l'œuvre pour clavier de Gibbons et brossé un copieux panorama de la musique pour clavier du XVIIe siècle (« A Cornucopia of Early Keyboard Music »).
Sur les quelque cent quarante pièces pour le clavecin laissées par Byrd, dont une grande majorité de danses, le pianiste en a sélectionné trente-neuf, essentiellement des gaillardes et pavanes. Son jeu souple et plutôt élégant, animé par une belle conviction, s'écoute avec plaisir. On regrette toutefois une prise de son un peu terne, sans grand relief, à l'instar de l'interprétation elle-même, insuffisamment expressive parfois, telle la noble Pavane en sol MB 71. On attendrait çà et là plus de variété dans les plans sonores (Les Cloches MB 38), des rythmes plus différenciés et accusés (Sellinger's Round MB 84 ou Hornpipe MB 39).
ll en ressort une certaine uniformité qui, à la longue, peut lasser. À défaut d'un toucher plus versatile et inspiré, saluons l'entrain de l'interprète, voire une notable virtuosité dans quelques gaillardes (MB 71 et 14), et par endroits un appréciable art du chant, comme dans la belle Pavane en do mineur MB 31. Une attachante curiosité.
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