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Outil de traduction |
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Analyste: Ivan A. Alexandre
Tatjana Vorobjova persiste et signe. Huit ans après son « Cembalo cantabile » où dialoguaient Bach, Fiocco, Rameau et déjà Scar-latti, la fière Lettone vole au secours du dernier. D'abord pianiste, elle fonde sa plaidoirie sur celle, historique, de l'avocat Vladimir Horowitz : « Beaucoup considèrent que Scar-latti est toujours rapide » disait-il, or « la majorité des 550 sonates ne sont pas rapides mais plutôt lentes ; beaucoup sont très poétiques, nostalgiques, voire rêveuses dans le style du bel canto ». Bel canto : premiers mots qui vous viennent quand résonne l'Aria en ré mineur (K 32). Substituez à la main droite une voix, à la gauche un violoncelle, et admirez la plus pure cavatine de Bellini. C'est donc naturellement avec l' Aria que l'interprète prend congé après une heure et quart de chant, de legato, de résistance tranquille mais ferme à toute éruption. Jota et brasero, adieu ! Même les quelques pages vives freinent leurs ardeurs. Presto en la de 1738 (K 24) ? Allegro moderato tout au plus. Comme le trépidant ré mineur K 18. A la longue, la posture tourne au procédé. Ces notes inégales rendent plus directement hommage à Rameau qu'à Scarlatti (K 490) ; ce rubato sensible mais continu habille le récital d'un étrange uniforme ; plane sur le si mineur de la K 87 l'ombre de Blandine Verlet ; et le choix radical de la contemplation au lieu de l'action pourra lasser. Impossible toutefois d'ignorer ce travail accompli par des doigts cultivés sur le fidèle Crijnen 2004 (d'après Ruckers) d'une interprète vraiment singulière. Le long du chemin harmonique où flâne la belle K 144 en sol majeur, ne voyez-vous pas éclore… Chopin ? Maintenant plus que jamais.
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