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Analyste: Olivier Fourés
On ne peut nier que les projets de Peter Sheppard Skaerved autour du violon « ancien » sont intéressants. Il avait enregistré avec le même label un programme « londonien » pour violon seul du début du XVIIIe siècle. Cette fois-ci, il visite la riche cour d'Este à Modène avec des compositions de Colombi, Giovanni Battista Vitali et quelques pièces anonymes. Un répertoire pour violon particulier puisque Colombi et les pièces anonymes, originalement pour violon seul, explorent différentes façons d'accorder l'instrument, s'essaient aux imitations, doubles cordes, etc. Un vrai petit laboratoire. Un programme que l'on se réjouit d'autant plus d'entendre au travers de deux violons (Amati et anonyme) datant de la fin du XVIIe siècle.
Encore faut-il avoir les moyens techniques d'un tel projet. D'autant plus qu'un disque pour violon seul est toujours un challenge en soi (et Vitali sans les basses s'essouffle considérablement). Trop d'imprécisions de justesse, timbre, tempo, rythme et dynamique trahissent un travail fait à la va-vite. Une impression que la prise de son plate, proche et réverbérée n'arrange guère. Mais le plus dérangeant, c'est que Sheppard peine vraiment à trouver le phrasé adéquat. A l'exception de quelques rares moments (comme la première sarabande de Colombi, la troisième allemande anonyme, et quelques passages lents en scordatura), il pallie un évident manque d'affinité avec cette musique en écrasant constamment le son et en forçant arbitrairement les accents : les « perfidies » sont métronomiques, les appuis verticaux, et les danses vives et autres Barabano d'une lourdeur à éteindre sur-le-champ toute velléité chorégraphique. À refaire.
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