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Analyste: Jean-Christophe Pucek
François Couperin, musicien de l'intime. A défaut d'être neuve, l'idée fait toujours recette. Des fragments de sonates avaient été utilisés pour le programme « Couperin et moi » (Aparté, 2018) : retrouver en intégralité ces pages trop peu jouées est une aubaine, d'autant que Les Talens Lyriques y apparaissent sous leur meilleur jour, précis, sensibles, altiers. La profondeur de La Sultane , seule écrite en quatuor, est rendue avec subtilité ; le théâtre de poche de La Steinkerque s'anime avec vigueur mais non sans nuance. La réalisation des Dominos (Ricercar, 2012) semble timide en comparaison. Christophe Rousset puise, dans un recueil publié par Ballard en 1707, matière à faire briller ses affinités avec le clavecin français, celui de Couperin en particulier. On goûtera la légèreté affairée de L'Abeille, des Nonettes pleines d'un charme mutin que prolonge une Sicilienne scandée sans insistance, les fanfares de La Diane puis la gigue en demi-teintes de La Florentine , les effleurements des deux Badine dont la seconde, un rien plus tendre, est peut-être de Louis Marchand. Les pages vocales sont en deçà de ces réussites. Cyrille Dubois fait certes preuve d'autorité, mais la voix présente des duretés, des acidités sur les syllabes accentuées, manque parfois de lisibilité lorsque le tempo se resserre (Les Pèlerines), cède à la préciosité quitte à perturber la prononciation (Doux liens, Brunette), voire à un certain systématisme dans l'ornementation (enflés de la Pastorelle). Le seul air à boire proposé pèche par trop de sérieux. On retiendra donc surtout la part instrumentale de ce disque, regrettant qu'il n'offre pas les quatre autres sonates de François « le Grand ».
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