Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste: Jean-Philippe Grosperrin
Ne pas se fier à l'effigie de tête brûlée en couverture : la distinction musicale et la vitalité d'un style élégant animent le chant de Tomas Kral, déjà remarqué au disque dans Zelenka ou comme partenaire de Martina Jankova chez Janacek et Martinu. Timbre jamais charbonneux, émission naturelle, intelligence de la phrase servent un programme baroque original qui explore les voies diverses de l'expression plutôt que la virtuosité, même si la vocalise est déliée quand il faut.
Le titre - « Rois du Nord » - désigne à la fois des héros venus du froid et des compositeurs actifs de 1700 à 1730 entre Suède, Angleterre et terres germaniques. L'opéra hambourgeois s'y taille la part du lion avec Schürmann, Telemann (extraits épatants de Damon, pastorale si bizarre) et bien sûr Keiser - des airs admirables de Fredegunda et Croe sus, plus le grand monologue de Néron au second acte d'Octavia, où Kral manque un peu d'envergure, de noirceur peut-être, ou de complexité.
Ailleurs le régal tient aussi à l'harmonie entre la voix et la personnalité d'un Orchestre baroque de Wroclaw remarquable de substance et d'allure (les pièces instrumentales charment par leur caractère parfait). Ariosti respire large, Bach profite de l'équilibre entre mélodie et tac-tus, et le mélange d'autorité et de subtilité est irrésistible dans l'air de Heinichen. Même un air de basse comme celui de Garibaldo (Rodelinda de Handel) est supérieurement négocié, sans tasser l'émission. Une heure délectable. |
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews