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Outil de traduction |
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Analyste: Jean-Christophe Pucek
De l'année de la mort de Louis XIV au Consulat : les œuvres de ce programme dédié à la famille Francœur parcourent presque un siècle. Le violon, qui fut son instrument, y tient le premier rôle. Que nous conte-t-il ? Une histoire française avivée d'un zeste d'Italie dans la Sonate op. 1 n° 4 de Louis (1692-1745) -Adagio pudique, puis trois danses : Allemande tout en fluidité, Courante enlevée Gigue au trépignement adouci. Eperdu, le lyrisme du Largo de l'Opus 1 n° 6 est habité par Théotime Langlois de Swarte avec une clarté presque douloureuse. Un archet éclatant, ensuite, dans les deux sonates de François (1698-1787, frère de Louis), dont la virtuosité doit autant à Corelli (Presto enflammé de l'Opus 1 n° 10) que la délicatesse à Couperin (Adagio de l'Opus 2 n°6). Distribuées ici telles les vignettes d'un album, quelques transcriptions de pages tirées d'opéras cosignés avec François Rebel (1701-1775, fils de Jean-Féry) esquissent une mélancolie exquise (Gavotte du Trophée), le fracas des batailles (Air pour les guerriers de Pyrame et Thisbé), le frisson soulevé par l'approche de l'orage (Les Augustales), l'élan d'une vitalité irrépressible (Premier et Second Airs de Scanderberg). La Chaconne , une des rares pièces de Louis-Joseph (1738-1804, neveu de François), respire une grâce ineffable. Le violoniste qui, dans ce disque, laisse émerger les trésors de sa sensibilité, trouve en Justin Taylor, claveciniste expert de la nuance, attentif au chant, un complice idéal : leurs forces s'équilibrent, se soutiennent. Le Rondeau de l'Opus 2 n° 6 gagne une intensité émotionnelle inouïe. Anaïs Chen et l'ensemble Daimonion (Diapason d'or, cf. n° 659) offraient de l'Opus 2 une vision sanguine, héritée de Musica Antiqua Köln. Les nouveaux venus explorent une veine plus intimiste, mais tout aussi éloquente. Pourquoi choisir entre l'énergie et la poésie quand on peut enfin avoir les deux ?
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