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Analyste:
Frédéric Degroote S'intéresser à Laura Peverara (1563-1600), soprano la plus connue du Concert secret des Dames de Ferrare, c'est aussi se pencher sur sa harpe : Laura était appréciée tant pour son chant que son jeu virtuose, au point de devenir un fantasme et un sujet d'inspiration pour Le Tasse, qui lui dédiera deux recueils, Il lauro verde et Il lauro secco.
Que pouvait-elle bien jouer ? Marie-Domitille Murez lui met sous les doigts des pages de l'époque écrites expressément pour l'instrument (par Trabaci ou Mayone), des transcriptions de pièces chantées (Aura soave du Ferrarais Luzzaschi) ou instrumentales (de Frescobaldi, Luzzaschi, De Macque) et des improvisations. Ce premier disque, au programme intelligemment conçu et ordonné, frappe d'entrée par la brillance du son, l'assise du jeu, le raffinement du toucher, le sens des nuances. A chaque catégorie de pièces son éloquence. L'interprète se joue des variations de Trabaci sur l'Ancide-temi pur d'Arcadelt en construisant un discours harmonique de toute beauté ; elle nous invite à reconsidérer des pages comme les Partite sopra Passacaglia de façon plus synthétique, instrument oblige, et nous fait redécouvrir des « tubes » comme la Seconda Stravaganza de De Macque ou Se l'aura spira de Frescobaldi.
L'inspiration et la générosité transparaissent partout, même dans les pièces les moins accessibles, comme la Toccata del quarto tono de Luzzaschi. Et, en guise de conclusion très personnelle, la jeune harpiste, à coup d' arpeggio façon Kapsberger, éclaire d'un jour nouveau les couleurs de son jeu avec un prélude et une folia improvisés. Eblouissant.
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