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Outil de traduction |
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Analyste:
Anne Ibos-Augé Aperçu de l'univers d'Elisabeth Jacquet de La Guerre, fille d'organiste tôt remarquée pour ses talents de claveciniste par Louis XIV (elle a cinq ans lorsqu'elle joue devant le monarque) ; le roi l'aidera même à publier des œuvres. Deux cantates pour le versant vocal, l'une à sujet sacré, l'autre profane. Un hautbois remplace la flûte originelle dans l'opératique Sémélé (1715). Comme dans Judith (1708), le chant de Maïlys de Villoutreys y est libre et souple, la diction parfaite et la palette de nuances d'une belle richesse. Partout, l'instrumentation laisse respirer le texte ; couleurs vocales et instrumentales rivalisent de variété - on remarque les « bruits » de Sémélé aux basses « égales et marquées », l'air de sommeil de Judith avec flûte -, jusque dans le changement d'intention remarquable de la soliste pour les airs conclusifs « moralisateurs ».
Même esthétique dans les pages instrumentales. La Sonate en trio no 4 déroule huit brefs épisodes contrastés, héritage de l'idiome italien en vogue, invitant aussi des éléments français - la viole du dernier Presto, l'imitation de sonnerie dans l'Aria affettuoso qui suit - et quelques éléments de contrepoint plus « germaniques ».
Dans la Suite tirée du Livre de Pièces de clavecin qui peuvent se jouer sur le violon (1707), l'ensemble Amarillis instrumente diversement chacune des cinq danses. Tutti, violon, flûtes (soprano et « de voix ») parfois associés les uns aux autres, clavecin seul ou avec viole et théorbe : ces combinaisons variées permettent une lecture particulièrement ciselée des motifs (notamment dans la gigue et le rondeau final), mais prennent le risque d'un multicolorisme un peu excessif.
On s'interroge aussi sur les pages tirée de recueils instrumentaux et intercalées avant les derniers airs des cantates : une seule est mentionnée dans une notice au tracklisting très fantaisiste. Qu'importe ! L'ensemble, enlevé, musicalement foisonnant et joliment habité, est tout à fait convaincant. |
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