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Analyste:
PHILIPPE RAMIN Parcourant les sources de l’ouvrage, Pierre Gallon a cherché à reconstituer l’intégralité d’un cycle traditionnellement limité à six suites. Ainsi augmenté d’une Suite en la et d’une Suite en mi bémol, le dessein initial de 1720 réapparaît, enrichi de préludes, absents de ces Suites françaises : outre Le Clavier bien tempéré et quelques préludes isolés, Couperin et Dieupart ont contribué à cette tâche. L’opération, quoique nullement indispensable à la compréhension de ces pages, est réussie. Pierre Gallon a fait appel à un clavecin de type flamand dont la clarté polyphonique et la délicatesse du petit jeu, très séduisantes, conviennent on ne peut mieux à ce mélange si particulier de galanterie et de profondeur. Le jeu de « nasal » donne une touche exotique à la mystérieuse Sarabande en si mineur et le musicien sait de cette danse décliner une belle variété d’affects allant du sérieux (Suite n° 1) à des textures diaphanes particulièrement envoûtantes (Suite n° 2). Ce bel équilibre entre le contrepoint expressif et la légèreté française permet de creuser davantage la fantaisie des menuets et d’assouplir des gigues habituellement univoques. On pourra se laisser séduire par le caractère posé, l’élégance discrète de ce Bach qui ne livre ses secrets qu’au fil des écoutes.
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