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Analyste:
Denis Morrier Isabella Leonarda est, avec Caterina Assandra et Chiara Margarita Cozzolani, l'une des plus remarquables nonnes-compositrices du XVIIe siècle. Cette fille d'une riche famille de Novara entre à seize ans au couvent des Ursulines pour n'en plus sortir. Là, elle apprend la musique et la composition avec l'organiste Elisabetta Cassata, puis le maestro di cappella de la cathédrale, Gasparo Casati. Si seuls vingt opus sacrés eurent les honneurs d'une publication (trois sont perdus), elle en laisse près de deux cents, dans les domaines liturgiques et spirituels : motets, messes, psaumes, sonate da chiesa.
Des bribes, éparpillées dans une poignée d'anthologies, et deux enregistrements médiocres (une intégrale des sonates chez Brilliant, un Vespro a cappella chez Tactus), voilà tout ce que le discophile avait jusqu'ici à disposition. Le « Portrait d'Isabella Leonarda » proposé par la Cappella Artemisia vient donc à point nommé. Huit voix italiennes, généreuses et colorées (festif Dixit Dominus ) sont soutenues par un petit ensemble instrumental très investi (brillante Sonata IXa).
Le soprano charnu et assuré de Silvia Vajente, mêlé aux deux violons, illumine un somptueux Salve regina en style concertant. Elena Bertuzzi, au timbre moins séduisant, imprime passion et effets pathétiques au sensuel O flammae, quand la voix angélique de Floriana Fornelli rayonne dans Quo pergis anima, dialogue lyrique et théâtral.
Mentionnons le singulier O anima mea, pour quatre parties de violes et deux voix d'altos (particulièrement différenciées dans cette interprétation), qui évoque le dialogue savoureux entre une jeune novice et une vénérable prieure.
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