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Analyste: Jean-Christophe Pucek Après Iestyn Davies (cf. no 712), Alex Potter se mesure à son tour aux Cantates BWV 35 et 169 de Bach, dont les généreuses parties dévolues à l'orgue émancipent ce dernier de son rôle d'accompagnateur. Cet enregistrement a l'excellente idée de recourir à l'instrument construit à Grauhof par Christoph Treutmann en 1734. Première déconvenue : la captation, lointaine, restitue son ampleur mais estompe ses couleurs, y compris dans le vaste triptyque BWV 564, bien tenu mais sans caractère affirmé. Pour autant, les micros n'avantagent pas non plus Il Gardellino, dont l'identité, les nuances se voient dissoutes dans l'atmosphère.
Potter est aujourd'hui un des contre-ténors les plus demandés pour interpréter les œuvres du Cantor. Certes, la diction est immaculée, les intentions perceptibles, « Stirb in mir », dans la BWV 169 , pouvant même toucher par sa pudeur. Mais quand il s'agit de sortir du confort ouaté de la demi-teinte, il ne se passe plus grand-chose : le soliste reste à la surface, bien lisse, dans la première aria de la BWV 35 (dont les vocalises manquent d'aisance), et on guettera en vain l'exaltation qui devrait emporter « Gott hat alles wohlgemacht ». Les notes s'égrènent ici dans une joliesse souriante qui ne raconte rien. Retour à la luminosité active d'Andreas Scholl pour la BWV 35 (HM, 1998), à l'engagement de Damien Guillon pour la BWV 169 (Zig-Zag Territoires, 2019).
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