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Analyste: Jérémie Bigorie Vivaldi à la cour de Dresde Lorsque le jeune Prince héritier de Saxe Friedrich August entreprend son Grand Tour initiatique entre 7714 et 1717, il s'enthousiasme pour la musique italienne. Il persuadera son père d'engager plusieurs musiciens ultramontains et d'établir à Dresde - l'« Athènes des temps modernes « (dixit Charles Burney) - un opéra italien. Durant son séjour à Venise, il est flanqué de quelques musiciens de l'orchestre de Dresde dont le brillant violoniste Georg Pisendel. Celui-ci prend des leçons auprès de Vivaldi et reçoit plusieurs manuscrits qu'il emportera, jouant ainsi un rôle non négligeable dans la diffusion de la musique du prêtre roux. Musique qu'il n'hésitera pas à adapter aux effectifs (importance des vents) de la très réputée formation saxonne. Trois des six concertos du programme furent composés « par « Monsieur Pisendel », les autres copiés de la main du musicien allemand. Pour leur deuxième tribut à l'intégrale Naïve superbement capté dans l'acoustique généreuse du musée Jean Lurçat d’Angers, Julien Chauvin et ses musiciens flirtent avec le délire ornemental et les flguralismes qui rappellent l'univers des Quatre saisons. Ainsi des libres cadences où le soliste investit des intervalles plus petits que le demi-ton et des effets de clairs-obscurs qu'autorisent l'oscillation majeur-mineur. Attachée à délabyrinther les différents manuscrits, la notice nous apprend que l'accompagnement en pizzlcatos de l'Adagio du RV 314 est de la main de Pisendel. Les musiciens unissent les deux encres de la partition non sans évoquer le crépitement du feu de l'Hiver. Le Concert de la Loge change vigoureusement de braquet dans les flnales, et se love avec dilection dans le génie orchestral vivaldien, qu'il éclate en couleurs (mixture des timbres) ou en textures (division des pupitres du RV 369, accompagnement en guitare du RV 226). Julien Chauvin, dans une forme éblouissante, déploie toute la gamme d'artifices dont il est capable. Une aile d'allégresse et une aile de mélancolie passent tour à tour sur ces pages, comme la lumière et l'ombre du feu tournant d'un phare.
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