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Outil de traduction |
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Analyste:
Paul de Louit
Dans le soutien des voix, Benjamin Alard est étincelant, à la fois attentif, directif et inventif ; grâce à lui, le choral trouve son caractère spirituel autant que musical. Les préludes en solo, quant à eux, interrogent davantage, notamment dans le rapport entre registration et articulation. Le choix fréquent de forts jeux d'anches se voit comme contredit par une recherche systématique de souplesse, un rubato/ hésitation et une attaque qui reste en surface du clavier, y compris à la pédale, occasionnant confusions ( Christ ist erstanden ) et effets jambe-en-l'air parfois troublants ( Wir Christenleut ). Malgré le talent d'harmoniste de Quentin Blumen-roeder, les tuyaux ne peuvent toujours suivre les sollicitations d'un toucher dont le modèle paraît être uniformément le coup d'archet d'une viole de gambe.
Doit-on chercher dans cette intégrale une interprétation de référence de pièces déjà surenregistrées ? Bien plutôt un éclairage décalé qui renouvelle notre écoute. Avec brio et séduction, la démonstration, en l'occurrence, s'avère concluante : le recueil de Bach voit mis à jour comme jamais son intention liturgique avant même que pédagogique.
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