Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste:
Philippe Ramin Depuis que les musiques du passé font désormais partie d'un paysage musical familier, l'approche interprétative s'enrichit de pratiques auxquelles Guillaume Rebinguet Sudre apporte une contribution singulière : facteur de clavecin, violoniste, claviériste, il propose une lecture des Sonates et Partitas qui dépasse le classique défi d'un violon polyphonique en faisant également appel au clavecin. Elle s'appuie sur des transcriptions historiques dont l'attribution est encore floue mais l'intérêt musical certain. L'intégralité de la Sonate no2 sera donc exécutée au clavecin, sur une belle copie d'après Mietke réalisée par l'artiste. Rebinguet Sudre enrichit occasionnellement le texte de voix supplémentaires et d'expressives ornementations (Andante). L'articulation variée et le toucher très souple favorisent un discours tranquille, incarné, d'une belle dimension poétique. On comparera avec intérêt les versions également séduisantes de l'Adagio de la Sonate BWV 1OO5, ou le musicien manie avec pertinence l'art suggestif du clavecin et la vocalité du violon. Les quelques pailles d'intonations n'altèrent guère le souffle d'une Chaconne à dimension humaine, très introspective. L'équilibre délicat entre esprit de la danse et variété d'affects est bien réalisé dans les gavottes et menuets, et le musicien s'en tire plutôt bien dans le très ardu Prélude en mi majeur. Un projet audacieux d'une remarquable cohérence. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews