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Analyste: JÉRÉMIE BIGORIE
Directeur de la Royal Academy of Music, Haendel et son collaborateur Heidegger entrent en concurrence avec l’Opera of the Nobility, qui parvient à mettre la main sur le castrat Senesino et d’autres membres de la troupe. Le binôme travaille alors activement afin de rassembler une nouvelle compagnie et un répertoire. Deux nouveaux castrats sont engagés, Ottone est repris, et Haendel trousse deux pasticcios à la dernière minute : Semiramide et Caio Fabbricio, créé le 4 décembre 1732, dont Bridget Cunningham nous propose le premier enregistrement mondial après en avoir supervisé l’édition. L’essentiel de la musique est de la plume de Hasse ; Haendel en a écrit les récitatifs et complété la musique par des arias de style « lyrique napolitain » signées de Vinci ou Leo. Parce qu’elle servit d’intrigue à un opéra de Caldara, l’histoire était connue du public londonien : l’incorruptible ambassadeur Caio Fabbricio est envoyé par Rome à Tarente pour restaurer la paix avec les Grecs. Des personnages sont ajoutés afin de répondre aux desiderata des chanteurs et le rôle-titre se voit limité à une seule aria, la basse Gustav Waltz étant alors en convalescence ! Fleur Barron (mezzo pulpeux et belle présence) et Miriam Allan (soprano au timbre argenté et androgyne) coiffent une distribution ad hoc malgré un Volusio à l’émission fragile. Direction classique et bien débonnaire de la cheffe depuis son clavecin. Pour les curieux. |
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