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Outil de traduction |
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Analyste:
Roger-Claude Travers En s'emparant de ce bouquet de concerti con molti strumenti, Amandine Beyer entend les rendre à leur instrumentarium original, avec une compréhension plus fine encore que celle d'experts tels Kossenko ou Spinosi. Dans le « San Lorenzo » RV 562 de jeunesse, par exemple, de jouissifs martellements de timbales sortent de l'oubli : c'est l'ami Olivier Fourés qui les a découverts, nichés en abrégé sur le manuscrit. Kossenko ne les avait pas vus. La compétition continue pour la reconstruction d'une section manquante du premier mouvement, que Beyer confie au hautbois volubile, quand Kossenko choisissait le violoncelle. Deux options tout aussi crédibles : match nul ! Il en va autrement des interjections de l'orchestre chargé de commenter la déclamation rhapsodique du violon dans le Grave . Discrétion chez les Ambassadeurs, pathos pour les Incogniti. Les exemples foisonnent. Faut-il des timbales dans le RV 571 ? Bravo pour le Largo e cantabile dans sa distribution initiale avec « clarini soli, e arpeggio con il leuto », que l'Académie Sainte-Cécile de Philippe Couvert était jusqu'alors la seule à défendre. Voici enfin ce « Proteo » RV 572 dans l'arrangement bancal laborieusement imaginé par Vivaldi, magicien des timbres qui expérimentait sans cesse. Les groupes compacts opposant violon suraigu, hautbois et flûte d'un côté et violoncelle, hautbois et flûte de l'autre laissent une étrange sensation d'incomplétude. La merveille de l'album est ce RV 344 pour violon jadis massacré par I Filarmonici. Un grand concerto de maturité, contemporain de La Cetra. Sa complexité, l'imagination d'une Beyer à fleur de peau et les passages en double fugue du finale ravissent. Comment a-t-on pu si longtemps le négliger ? |
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