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Outil de traduction |
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Analyste: Jeann Fortunier Careland L'ensemble néerlandais Graindelavoix s'est fait connaître par son refus de l'interprétation historiquement informée, afin de révéler la dialectique interne d'oeuvres passées. Cette entreprise a donné lieu à des enregistrements quitiennent de la performance ; on pense aux Répons des ténèbres de Gesualdo (Glossa, 2O'19) ou au portrait de Cyprien de Rore (Glossa, 2016), entre autres. Le parti pris, promesse d'une interprétation inouïe et expérimentale, est séduisant et impressionne dans les premiers instants : qui d'autre offre un mélange si inattendu de procédés et de références ? Quels interprètes sont capables de livrer un tel objet ? Mais l'enthousiasme s'épuise vite : le propos, justifié par des contorsions intellectuelles datées et peu étayées par des sources, est plus théorique que musical et fait l'économie de sa propre critique. L'ensemble sonne comme une illustration d'un discours a priori et étouffe la partition sous le poids d'un universalisme qui ne se révèle pas assez riche pour convaincre : le mixage est artificiel, l'ornementation pesante, l'équilibre peu lisible, les effets redondants...
L'ensemble manque précisément de la fraîcheur et de la vivacité espérées. La
liberté des interprètes est en réalité euphorisante, mais ils manquent de moyens
proprement musicaux. On recommandera néanmoins I'écoute de ce disque à ceux qui
n'ont jamais entendu l'ensemble, tant la proposition est unique. |
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