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Analyste: Jérémie Bigorie « De tous les violonistes du siècle dernier, Biber semble avoir été le meilleur, et ses solos expriment la musique la plus difficile et la plus élaborée que j’ai observée à cette époque », écrivait Charles Burney. Familière du fantasque compositeur austro-bohémien pour avoir signé une version admirable des Sonates du rosaire (Pan Classics, 2015), Lina Tur Bonet poursuit son forage à travers l’œuvre de Biber avec une poignée de sonates publiées à Nuremberg, en 1681, auxquelles s’ajoute la Partia VII de l’Harmonia artificiosa-ariosa, ultime recueil, imprimé en 1696. La violoniste déploie un impressionnant éventail expressif tout en donnant le sentiment de s’amuser : si tel rythme boiteux instille une manière d’inquiétude, partout fulgurent des images, des couleurs, des rythmes. On aime son ton, sa présence, son art de peindre et d’aviver les climats. Dans les airs à variations, Lina Tur Bonet fait défiler les différents épisodes comme autant d’improvisations. Au reste, une note d’intention nous informe que le continuo profus (orgue alternant avec le clavecin, variété des cordes pincées à travers théorbe, luth et harpe), en conformité avec la praxis salzbourgeoise, obéit à une réalisation tantôt concertée tantôt spontanée. Aussi aurons-nous garde de minorer les qualités de Musica Alchemica, ici grésillant d’harmoniques impures dans l’esprit de la Battalia, ailleurs (deux violes de la Partia) d’une plasticité idéale. |
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