Texte paru dans: / Appeared in:
*
 


Classica # 246 (10/2022)
Pour s'abonner / Subscription information


 

First Hand Records
FHR89
First Hand Records
FHR121
Code barres / Barcode : 5060216342689
Code barres / Barcode :
5060216349121
 

Outil de traduction
Translator tool

Analyste: Philippe Ramin

Kinga Ujszászi et Tom Foster proposent également un parcours spatiotemporel par une visite de la collection de musique de la chapelle de la cour de Dresde qui, au xviiie  siècle, faisait l’admiration de l’Europe entière jusqu’à sa destruction par les Prussiens en 1760. Une grande quantité de pièces instrumentales rassemblée et annotée par le violoniste Pisendel échappa à la catastrophe et fut soigneusement classée dans la «Schrank II » d’où le duo a extrait une douzaine de sonates héritières du style de Corelli et de Biber.

La sonate de Johann Joseph Vilsmayr  (1663-1722) emprunte à ce dernier la technique de la scordatura et celle de l’air varié où brillent l’intonation parfaite de la violoniste et l’élégante conduite harmonique de son partenaire. Cette introduction laisse entrevoir des capacités techniques élevées et une réalisation originale des plans sonores ; ici l’absence de basse d’archet ne nuit guère à la densité du discours. Pour illustrer le style de Gasparo Visconti (1683-1713), le duo maîtrise à la perfection ce discours fantasque proche d’un Tartini. Les soupirs de l’Adagio en ré mineur, les brisures de ton du Grave de Johann Friedrich Schreivo[1]gel  (fl.  1707-1749) révèlent un rubato subtil, une manière de tendre la phrase jusqu’au point de rupture.

Le second volume de ce « Cabinet of Wonders » évoque les maîtres Giuseppe Torelli et Martino Bitti (1660-1743) auprès desquels Pisendel apprit son instrument ainsi que quelques compositeurs oubliés comme Henricus Albicastro (c. 1660–1730) ou Antonio Montanari (1676-1737) dont le souvenir ne subsiste que grâce à son patient travail de collectionneur. Inspirées par la sonate d’église de Corelli, ces pages ont en commun des Graves développés où les recettes du maître romain sont agrémentées d’épices nouvelles, notamment dans les Sonates nos 4 et 5 de Bitti. Ailleurs l’audace harmonique de (probablement) Girolamo Nicolò Laurenti (1678–1751) ou la vocalité d’Albicastro révèlent des tendances esthétiques en germe, une sentimentalité touchante qui s’insinue dans la noble passacaille où le grave du violon fait valoir de riches couleurs. Les bariolages du Presto (Albicastro) évoquent la fantaisie audacieuse des sonates de Handel. Le Largo fourmille d’idées rhapsodiques merveilleusement développées par les deux interprètes. Le duo a questionné, comme beaucoup, les traités historiques sur l’art de l’accompagnement et sur l’expression instrumentale, mais il transcende, par le naturel de leur réalisation, les codes du style et propose des voies expressives inédites. Cerise sur le gâteau la prise de son est un modèle du genre : elle parvient en effet à un équilibre parfait entre les instruments et restitue les timbres avec un réalisme saisissant.

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à gauche)
Livraison mondiale

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical
(Upper left corner of the page)
Worldwide delivery

Sélectionnez votre pays et votre devise en accédant au site de
Presto Classical
(Bouton en haut à gauche)
Livraison mondiale

Pour acheter l'album
ou le télécharger


To purchase the CD
or to download it

Choose your country and currency
when reaching
Presto Classical
(Upper left corner of the page)
Worldwide delivery

   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews