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Outil de traduction |
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Analyste: Ivan A. Alexandre En 1709, le « Saxon » (en réalité Brandebourgeois) Georg Friedrich Händel et le Napolitain Domenico Scarlatti séjournent à Rome. Le premier biographe de Handel raconte : « Comme [Scarlatti] était un excellent claveciniste, le cardinal [Ottoboni] voulut voir celui-ci et Handel s'affronter. L'issue de ce duel au clavecin fut jugée incertaine. On rapporte que d'aucuns choisirent Scarlatti. Cependant, quand vint le tour de l'orgue, personne n'osa mettre en doute la suprématie » du Caro Sassone. Qu'ont joué nos virtuoses ? Mystère. Peut-être ont-ils improvisé - tous deux jouissaient d'une solide réputation dans cette discipline. Mais la joute a fait des émules. Pierre Hantaï, Luca Guglielmi, Mark Kroll, Malcolm Hamilton, Martin Souter… bien d'autres jusqu'à Murray Perahia ont rêvé ce « Roland Garros 1709 ». Cristiano Gaudio, qui avait tout juste l'âge des deux maîtres (nés en 1685) lors de l'enregistrement, ajoute peu à notre connaissance, retient certaines sonates de Scarlatti très postérieures au fameux duel, et quatre toccatas récemment découvertes à Bergame, attribuées à Handel sans la moindre certitude. Pourtant son disque approche la perfection. D'abord les deux instruments construits par Bruce Kennedy, l'un germanique l'autre latin, sont de pures merveilles, au toucher comme à l'oreille. Ensuite, le programme tient plus que ses promesses - généreux, joyeux, varié, il brouille savamment les pistes en rapprochant la fugue K 58 du Napolitain et la première Toccata de Bergame dont nul ne peut deviner laquelle est de qui. Enfin, depuis sa contribution à l'intégrale Scarlatti de Radio France en 2018, le jeune prodige s'est encore élevé. Souple, sereine, fidèle à l'esprit et à la lettre, la main vole en toute liberté. Un exemple ? Le Presto K 53 dont le brio révèle la densité, éloquent paradoxe. Lue comme un concerto en trois mouvements, la Chaconne en sol de Handel incendie le dernier quart d'heure sans jamais perdre le nord. Ni pudeur ni débauche : parfaite maîtrise et les moyens de l'oublier. Suivez ce garçon. |
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