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Analyste: JEAN FORTUNIER-CATELAND
Paysages musiciens Les deux disques s’articulent chronologiquement selon le tournant du xvie siècle et proposent des pièces diverses, tels un virelai de l’ars subtilior, des extraits de messes franco-flamandes, des lamentations et des chansons. La somme témoigne d’un génie de la conception de l’objet discographique, et bien qu’on l’aurait espéré plus long (le coffret ne se justifie que pour accueillir l’épais livret, pas pour loger une grosse heure de musique qui tient facilement sur un seul CD) le voyage ne saura décevoir.
Le deuxième disque fait entendre les transformations qu’apportera le xvie siècle : est venu le temps de l’événement vertical et de la douleur amoureuse avec le trop rare Josquin Baston (ca. 1495-ca. 1550) et Ung souvenir me conforte qui offre un soudain lyrisme teinté de dolorisme. Le ton est donc mouvant et la couleur du chœur savamment altérée selon les besoins du répertoire abordé comme dans les grandes architectures, que magnifiera Palestrina, du motet Locutus est Dominus de Jean L’Héritier (ca. 1480-ca. 1552) La beauté vocale, la capacité des interprètes à rendre sensible ce répertoire lointain et le fourmillement d’idées musicales sont secondées par un sens de la structure pour mener à bien un projet qui est à la fois une mosaïque magnifiquement ciselée, un parcours à travers l’intégralité du spectre des Franco-flamands et, au fond, un grand moment de musique.
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