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Analyste: Jérémie Bigorie Après plus de vingt ans de bons et loyaux services à la cours ducale de Gotha, Briegel quitte ses fonctions de maître de chapelle, en 1671. Il finira sa carrière à Darmstadt, où seront créés plusieurs de ses singspiels. En guise d’adieux solennels à Ernst Ier de Saxe, il lui adresse ces Zwölff Madrigalische Trost-gesänge (« Douze Madrigaux de consolation ») à cinq ou six voix et basse continue. Cette collection démontre un large éventail d’approches dans la mise en scène de textes bibliques et poétiques. S’il tire profit des apports des madrigalistes italiens dans l’art des coloris et dans l’alternance d’homophonie et de récitation syllabique, la manière de Briegel se ressent surtout de Schütz dans le soin accordé à l’intelligibilité des paroles. Les textes puisent à plusieurs sources bibliques, des Psaumes aux Évangiles en passant par l’Ecclésiaste pour le madrigal le plus long. Il arrive que le latin et l’allemand se succèdent au sein d’une même pièce, dictant ainsi la forme musicale. Le pessimisme du message se voit tempéré par la lisibilité de la polyphonie et par une harmonie chromatiquement moins hardie que celle perfectionnée par Monteverdi ou Gesualdo. L’Ensemble Polyharmonique privilégie la transparence des plans sonores. La chaleur du timbre des sopranos et des ténors s’associe à la rondeur de la basse, en adéquation avec le soutien du violone et de l’orgue. À la tribune, Klaus Eichhorn interprète une poignée de fugues promptes à en exalter les savoureuses registrations. |
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