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Analyste: Grande est la diversité des inspirations chez Joachim du Bellay. Amoureuse (L'Olive), mélancolique (Les Regrets ), moralisante ou satirique même, en sonnets, poésies strophiques ou villanelle à refrain : ce condisciple de Ronsard qui fonda avec lui La Pléiade et en écrivit le manifeste dit la vie dans son entièreté. Nombreux sont aussi les musiciens - franco-flamands (Arcadelt, Verdonck, Castro, Lassus), parisiens (Le Blanc, Bertrand, Chardavoine, Janequin), bourguignon (Montfort) - qui ont voulu servir cette poésie destinée à « indigner, apaiser, éjouir, douloir, aimer, haïr, étonner ». En écho à cette multiplicité, l'ensemble Doulce Mémoire alterne polyphonies a cappella, airs accompagnés, danses et transcriptions instrumentales - dont un Hors envyeux de Gombert curieusement hors corpus. Les figuralismes sont mis en valeurs ( La nuit m'est courte, Je te souhaite pour t'ebatre ), quelques agréments parfois ajoutés ( La nuit froyde et sombre , Qui voudra voir ), les danses, vives ou posées, jouent les contrastes.
Le résultat apparaît toutefois en demi-teintes. Le parti pris vocal « naturel » s'accompagne souvent d'une tension qui confine à l'âpreté ; « colorisme » rime trop souvent avec outrance : l'alliance de voix chantées et instrumentales estompe la pensée contrapuntique d'En ce moys délicieux d'Arcadelt, réduit à une strophe, et les combinaisons interprétatives de la version de Nicolas déroutent par leur multiplicité. Et pourquoi ces effets (port de voix, accentuation forcée) tirant vers le burlesque des textes qui ne le sont nullement ? Ce qui sied à la chanson satirique Vieille plus vieille que le monde (très belle réalisation a cappella) dessert On peut faindre par le cizeau. Le slam de Kwal, souvent emphatique, peine aussi à convaincre.? |
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