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Analyste: Jérémie Bigorie
Le motet
lnvicti, bellate, de Vivaldi, annonce la couleur : Eva Zaïcik peut se
targuer d'aigus bravaches, de vocalises calibrées alla Bartoli et d'une
longueur de souffle autorisant les mezza voce les plus ensorcelants. S'ajoute à
cela un velouté du timbre et une soudure des registres qui font souvent défaut
aux contre-ténors, lesquels ont depuis longtemps investi en force ce répertoire.
Aussi accueille-t-on non sans appétit un nouveau Nisi Dominus avec une
voix féminine. Eva Zaïcik maîtrise toutes les déclinaisons de la vocalité
vivaldienne, des notes tenues (« Cum dederit ») aux mélismes jubilatoires («
Amen »). Vincent Dumestre n'est pas à court d'imagination : voici une
ritournelle vigoureuse, des phrasés larges qui confèrent un caractère lancinant
à la sicilienne du « Cum dederit » ou des textures soudainement réduites à des
cordes pincées (« Vanum est vobis »). Coup de chapeau au solo de clavecin du «
Beatus vir » et à la viole d'amour du « Gloria patri ». Le reste du programme
laisse circonspect : si la Sinfonia funebre de Locatelli ne manque pas de
qualités, les raisons de sa présence échappent; les laudes de Serafino Razzi et
de Francisco Soto de Langa donnent lieu à de savoureux trios pour voix d'homme
(ténors et basse) - notamment l'exorde a cappella d'O dolcezza -, mais la
minceur du minutage ne peut masquer la nature anecdotique de ces compléments
face aux deux opus vivaldiens'. |
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