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Analyste: Roger-Claude Travers Deux pépites vivaldiennes font le prix de ce récital autour de la figure mariale. Une belle Sinfonia Al Santo Sepolcro précède le Nisi Dominus. Vincent Dumestre et son impeccable Poème Harmonique, en optant pour une mezzo au lieu du contre-ténor devenu la norme, nous offrent une des meilleures versions du psaume jamais entendues. Eva Zaïcik possède cette « formidable maîtrise » louée chez le castrat Pier Francesco Tosi. Sa sprezzatura - cette éloquence souple et naturelle - enchante d'emblée. Introduit délicatement par un joli clavecin et les cordes pincées, le Vanum est vobis impressionne par sa douceur et sa sensibilité, le Cum dederit par sa forte intensité dramatique. Après la grâce du Beatus vir, le Gloria Patri tisse un dialogue intime avec la viole d'amour et l'orgue. Zaïcik se révèle une fabuleuse technicienne (détaché, égalité, vitesse), tant dans l'Amen que dans le motet Invicti bellate, que Dumestre aborde tel qu'il nous est parvenu, c'est-à-dire amputé d'une partie du premier air. La mezzo, impériale dans l'art des passaggi, propose des diminutions habiles et convainc dans le Dux aeterne par une spiritualité sincère. Les compléments sont plus inégaux. Deux pièces du moine dominicain Serafino Razzi (1531-1611) implorent miséricorde, Vergin Santa par ses diminutions orchestrales et ses voix prenantes, et O dolcezza par les frottements harmoniques de ses voix a capella. Passons sur la terne Sinfonia funebre de Locatelli (retournons vite à Tafelmusik) pour terminer sur une savoureuse curiosité : un Giesù diletto auquel Soto de Langa (1534-1619), chanteur de la chapelle pontificale, donne un air de chaconne. |
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