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Analyste: Jean-Christophe Pucek Francesco Corti poursuit son intégrale des concertos pour clavecin de Bach (Cinq Diapasons, cf. nos 692 et 699 ) en s'adjoignant, pour ceux à deux claviers, Andrea Buccarella, lauréat du Concours de Bruges 2018. Une lecture tonitruante dès l'entame du BWV 1062, dont le premier mouvement se déroule implacable. Son Andante brode une dentelle délicate, son Allegro assai final est tempétueux à souhait.
On retrouve dans les BWV 1060 et 1061 netteté de carrure, trépidation rythmique, ivresse virtuose, stylisation des affects (Adagio du BWV 1060). L'élan irrépressible n'empêche pas d'admirer au passage une floraison ornementale toujours maîtrisée. Les deux solistes s'accordent sans effort apparent ; malgré l'autorité perceptible de Corti, son compère lui donne une réplique vive, souple, joueuse parfois (finale du BWV 1061). Il Pomo d'Oro, capté de très près, n'est en reste ni de tranchant, ni de vélocité.
Que manque-t-il à cette réalisation, augmentée d'une reconstruction bien défendue (malgré de curieuses irrégularités dans l'Allegro) du BWV 1059, pour nous convaincre tout à fait ? Réécoutons Pierre Hantaï et Aapo Häkkinen (Aeolus, Diapason d'or de l'année 2018) : sans rien céder en énergie aux nouveaux venus, ce tandem savait déployer dans les trois concertos une finesse, des nuances, une profondeur, une amplitude temporelle qui offraient à la musique une longueur de sillage plus marquante - son BWV 1062 est, de ce point de vue, édifiant. Le paquet d'embruns dont nous éclaboussent les nouveaux venus, pour vivifiant qu'il soit, n'atteint pas à l'équilibre souverain de leurs aînés.
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