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Analyste: Denis Morrier Un alignement stellaire semble avoir présidé à la construction de cette subtile évocation, en jeux de miroirs, des figures opposées de la Vierge Marie et de la Madeleine, de l'antagonisme entre amours divin et profane. Josè Maria Lo Monaco, déjà appréciée dans les répertoires les plus divers (de la Pénélope de Monteverdi à la Carmen de Bizet, en passant par Rosine et Angelina chez Rossini), charme par son mezzo tour à tour sombre, vibrant et radieux. Elle érige en monument théâtral le Salve regina en la mineur de Domenico Scarlatti, tout en contrastes et clairs-obscurs : le pathétique Ad te suspiramus succède alors à un Ad te clamamus impérieux, l' Amen enflammé au céleste O clemens . Autres réussites : les deux airs extraits du Giardino di rose d'Alessandro Scarlatti mêlent suavité, intériorité et élévation ; le méditatif « Mentr'io godo » égale même en délicatesse l'interprétation qu'en livra Cecilia Bartoli dans son « Opera proibita » (Decca, Diapason d'or ). Si les extraits de la Maddalena de Caldara sont déjà connus ( c f. l'intégrale mémorable gravée par René Jacobs et celle dirigée par Damien Guillon), celle de Bononcini attend encore son heure (enregistrement dispensable de La Venexiana, cf. no 692 ). Du Salve regina en ut mineur de Leonardo Leo, peu couru des interprètes (versions oubliables d'Alan Curtis et d'Ulrike Hofbauer), la mezzo livre une lecture subtile, véritable démonstration de bel canto baroque. S'ouvrant par une messa divoce , chaque phrase est ensuite finement ciselée, parée d'ornements jamais démonstratifs, enrichie d'un vibrato contrôlé, jusqu'à une conclusion stupéfiante de dépouillement et de retenue ( O clemens ). Touchant.
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