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Outil de traduction |
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Analyste: Hugues Mousseau
Interrompue en raison de la pandémie, l'intégrale de Jordi Savall se conclut sur les mêmes préceptes que ceux défendus dans les cinq premières symphonies (cf. no 694 ) : l'observance des indications métronomiques du compositeur et le retour à l'instrumentarium originel y sont présentés comme des préalables essentiels pour libérer la part irréductiblement novatrice du langage beethovénien. Antienne connue.
Pour que cette légitime contextualisation puisse convaincre, encore faut-il que l'intendance suive. Ce n'est pas le cas ici. Jordi Savall s'aventure sur un terrain qui, non seulement n'est pas vraiment le sien, mais excède de surcroît les moyens du Concert des Nations, étoffé par de jeunes recrues.
On comprend qu'il soit exaltant de se mesurer à la Pastorale pour des musiciens familiers des Eléments de Rebel. Sauf que le paradigme stylistique, le défi instrumental n'y sont plus du tout les mêmes. Trop de détails passent ici à la trappe ou sont laissés au hasard - à commencer par les diminuendos, quasi absents. S'il en résulte une lecture quelquefois attachante par son urgence voire certains mélanges de timbres, l'indiscipline et la brusquerie s'invitent trop souvent. Par sa frugalité contrapuntique, la Symphonie no 7 met un peu moins au supplice les forces en présence. Toutefois, articulations et phrasés font l'objet d'un traitement par trop sommaire et désordonné que vient aggraver (couronner ?) l'instabilité permanente de la pulsation.
La 8e et son alacrité souffrent d'entrée d'un manque flagrant de rigueur rythmique. L'Allegretto scherzando se trouve expédié sans une once d'esprit, le Tempo di menuetto sans galbe chorégraphique, l'Allegro vivace dans un mélange éprouvant d'essoufflement et d'accents mal dosés.
La 9e est tuée dans l'œuf par un premier mouvement exsangue, chaotique, où les fautes de lecture s'amoncellent. La suite, si l'on peut dire, est à l'avenant... démonstration par l'absurde que la question des indications métronomiques mise en avant par Savall est un point de détail d'une problématique finalement bien plus vaste. |
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