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Analyste: Philippe Venturini L’Ensemble Masques ne propose pas la version traditionnelle de ces quatre suites, celle qui fait s'opposer le faste orchestral des no 1, 3 et 4 à l'intimité rêveuse de la no 2. Il les réunit au contraire dans un même instrumentarium, laissant ainsi en coulisses les timbales et trompettes des Suites no.3 et 4 et troquant la flûte de la no 2 contre un hautbois. Dans son texte de présentation, Peter Wollny précise en effet avoir tenté de « reconstituer cette hypothétique première version avec un hautbois comme instrument soliste ». L’Ensemble Masques n'est pas le premier à tenter I'aventure de la version originale, précédé par I'Ensemble Sonnerie (Avie, 2007), ll Fondamento (Fuga Libera, 2010) et, récemment, Concerto Copenhagen et Mortensen (CPO, 2019, Classica no235). La palette chromatique volontairement réduite et I'effectif limité à un instrument par partie font certes oublier toute idée de plein air, mais ils ne figent pas ces suites de danses en un geste unique. Aussi apprécie-t-on la majesté sans gourme des ouvertures et I'absence de brusquerie (mais pas d'assurance) des attaques, soutenues par un travail efficace sur le développement. Si elle ne saurait offrir le même sourire radieux que celle de Mortensen, cette version ne manque pas d'atouts : les effets de spatialisation de la Gavotte II de la Suite no1, la noblesse sans arrogance des menuets, l'énergie bienfaisante des bourrées, la fluidité bienvenue de I'Air de la Suite no3.
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