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Analyste: Philippe Venturini Dans son texte de présentation René Jacobs s'en prend aux « ensembles minimalistes de chanteurs et chanteuses » et dénonce « une mode douteuse ». Les Rifkin, Parrott, Junghânel, Minkowski et autres Kuijken, Butt et Mortensen qui ont remplacé le choeur par un octuor de solistes dans leur lecture de la Messe en si mineur perdent ainsi toute crédibilité. Le chef ne propose pas pour autant une interprétation traditionnelle, réunissant choeur et chanteurs comme dans son précédent enregistrement avec, déjà,le RIAS Kammerchor et l'Akademie für Alte Musik Berlin (Berlin Classics, 1992). Il adapte l'effectif à la musique, à sa complexité polyphonique, et opte pour le choeur intégrant les solistes dans le second « Kyrie » , et pour les solistes dans le « Crucifixus ». En presque trente ans, la conception de Jacobs s'est affirmée. Le geste se montre plus convaincu et plus décidé comme le laissent deviner les six minutes gagnées. Mais ce que n'indique pas le chronomètre, malgré des tempos parfois nettement plus vifs (« Domine Deus », « Sanctus »), c'est un caractère beaucoup plus serein, un ton plus confiant (« Et in terra pax »), une conduite moins solennelle (« Dona nobis pacem »), une conception lumineuse à laquelle s'accordent les solistes (« Agnus Dei » recueilli mais sans pathos d’Helena Rasker). Comme si René Jacobs doutait moins. |
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