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Analyste: Denis Morrier Toute la carrière de Sandoni s'est déroulée à l'ombre de géants. Il fut, à Londres, le claveciniste de Handel au sein de sa Royal Academy of Music et l'époux de l'une des plus grandes cantatrices de son temps, Francesca Cuzzoni. Victime des colères du premier et des infidélités de la seconde, ce malheureux musicien bolonais a produit trois opéras et une dizaine d'oratorios tous perdus. Seuls sont parvenus jusqu'à nous six brèves cantates, une admirable sonate en trio et six Suites d'élégantes pièces pour clavier (dont deux mouvements furent un temps attribués à Bach). La Floridina pioche dans ces différents corpus un programme inédit empli de pages remarquables, telle cette Ciaccona au carrefour des goûts italiens et français, qu'interprète avec brio Nicoleta Parschivescu. Le contrepoint savoureux, paré de délicates figures expressives, de la Sonata a tre , est admirablement restitué par les violons de l'ensemble allemand, accompagnés par la claveciniste et le théorbe inspiré de Juan Sebastian Lima. De dimensions modestes, les cantates renferment quelques pépites. Chi s'intende d'amar comprend ainsi une aria merveilleuse, « Più crudo e rio dolore », que Francesca Aspromonte pare de mille raffinements colorés et expressifs. Son timbre chaleureux, sa vocalisation agile et son fougueux tempérament de tragédienne (révélé dès sa mémorable Euridice, dans L'Orfeo de Rossi dirigé par Raphaël Pichon, HM) semblent la désigner comme la digne héritière de la Cuzzoni.
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