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Analyste:
Olivier Fourès Luca Fanfoni ne recule devant aucun défi, aucune acrobatie, toujours prêt à se frotter à des inédits des XVIIIe et XIXe siècles signés Paganini, Lolli, Mauro D’Alai ou Locatelli (tous chez Dynamic) – curiosité bienvenue de la part d’un violoniste « moderne ». Cet album détache de son enregistrement de L'Arte del violino ( c f. no 506 ) les caprices pour violon seul en leur ajoutant celui de la Sonate op.6 no.12 avec sa fameuse vingt-deuxième position - Vivaldi ayant atteint la vingt et unième sur la scène du Teatro Sant'Angelo à Venise en 1712, en mettant ses doigts à un « fétu de paille du chevalet », il fallait bien battre ce record en s'aventurant un ton plus haut. Les caprices de Locatelli s'inspirent d'ailleurs clairement des fantaisies que Vivaldi ajoutait à la fin de ses concertos selon son humeur : le Caprice no 17 fait un clin d'œil à la diabolique montée de la fantaisie RV 212 . Mais si Vivaldi utilisait la fantaisie comme un effet théâtral, Locatelli, lui, impose une forme : un creuset où toutes les ressources techniques imaginables du violon sont systématiquement (et longuement… ) explorées et développées. Ainsi isolés des concertos (ce qui rend l'écoute plus aride), ils se présentent un peu comme des modèles des vingt-quatre caprices de Paganini - c'est ce que suggérait déjà l'excellent Gabriel Tchalik (Evidence, c f. no 627 ). Fanfoni en vient lui aussi à bout avec la crânerie indispensable au projet, mais en ressort un peu ébouriffé, comme Uffenbach du Teatro Sant'Angelo : « Vivaldi étonna tout le monde, mais je ne peux pas dire que cela m'ait charmé, car c'était moins agréable à entendre que fait avec art. » |
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