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Analyste: Jean Fortunier-Cateland Accoutumé aux répertoires peu enregistrés de toute période, I'Ensemble Cantissimo, accompagné par le Concerto Dell'0mbra, réussit son pari : faire revivre la vigueur et la variété de Choralis Constantinus. Cette collection de près de quatre cents motets, commandée par l'empereur Maximilien ler à son compositeur officiel, écrite en 1508 et 1509, a rapidement disparu dans les agitations de la Réforme et est longtemps restée le domaine réservé des théoriciens, jusqu'à ce que Anton Webern ne la fasse découvrir à ses contemporains dans son travail de thèse. Le disque est donc constitué aux trois quarts de motets jamais enregistrés. Il accompagne une entreprise de mise en valeur de ce répertoire dont il n'existe que trop peu d'éditions et de transcriptions modernes. Bien que marqué par quelques faiblesses dans l'ensemble instrumental, les contrastes d'effectif, les choix de musica ficta ou la prise de son, I'enregistrement nous emporte dans une musique d'un foisonnement insoupçonné, marqué par cette attention au détail du texte et cette recherche de moyens expressifs propres à la génération de Josquin. On peut noter les grands contrastes du Dies sanctificatus ou les procédés expressifs du Rorate coeli qui font rapidement oublier les légères lacunes, plus audibles ailleurs, propres à un choeur non spécialiste.
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