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Analyste: Loïc Chahine Saluons d'abord l'intérêt du programme. Autour de François Couperin gravitent des compositeurs moins souvent joués, tels Michel Corrette (1707-1795) ou Pierre Dandrieu (1664-1733). De Pancrace Royer (1703-1755), Céline Frisch a retenu Les Tendres Sentiments et L'Aimable plutôt que la célèbre Marche des Scythes, - dans la « journée avec Louis XV » que la claveciniste a imaginée, ces deux pièces illustrent une « Promenade bucolique et amoureuse », après « Le début de la journée et la messe » (commencé, naturellement, par le Réveil-matin de Couperin), « Les plaisirs de la chasse » (avec la pièce de ce nom de Louis-Claude Daquin). Après l'amour, ce seront « Les jeux et le divertissement de la cour », et enfin « Le coucher du roi », avec les belles Étoiles de Corrette. L'intérêt est encore relevé par la richesse de timbres du clavecin signé Andrea Restelli d'après un instrument de Jean-Claude Goujon (avant 1749) modifié par Joachim Swanen (1784). Frisch possède, on le sait, la perfection du style qu'appelle cette musique : conduite de la phrase, ornements impeccables, registres choisis sans faute de goût… Ce sont les pages les plus grandioses qui lui réussissent le mieux, tel le Carillon de Dandrieu ou la partie rapide de l'Ouverture de Pygmalion transcrite par Balbastre, menée avec un vrai sens du théâtre. Là se déploient une virtuosité, une netteté de toucher qui font grand effet. Dans les pages plus modérées, une certaine raideur semble souvent nous tenir à distance, avec parfois une (légère) tendance à l'affaissement - l'Allemande La Couronne de D'Agincourt paraît ainsi finir par errer sans but, Les Tendres Sentiments (Couperin) n'exhalent pas la magie attendue. Dans ce florilège, plutôt que de suivre Louis le Bien-Aimé du matin au soir, nous préférons piocher au gré des envies.
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