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Analyste: Denis Morier Virtuose apprécié par Handel et Vivaldi, Annibale Fabbri (1696-1760) vit sa carrière le mener de Bologne à Lisbonne, en passant par Venise, Rome et Londres. Marco Angiolini a-t-il la voix de son illustre prédécesseur, qu'il qualifie de « pur ténor lyrique » ? Si le vibrato est délicat, le timbre est particulièrement inégal, entre médium charnu et généreux, aigus claironnants et graves incertains. Les vocalises, manquent de fluidité et de précision, étirent des voyelles aux colorations parfois disgracieuses, comme les « a » nasalisés de « La mia gloria » (Vivaldi) ou de « Regno, grandezza » (Handel).
Au gré du programme, on hésite entre l'admiration et la gêne. Empruntés au Telemaco d'Alessandro Scarlatti, « Io pavento il tradimento » brille par sa vaillance et ses emportements assumés, tandis que « Mio dolce nettare » rebute par trop d'imperfections, malgré son extrême brièveté. De même, le « Mio cor che mi sai dir? » du Rinaldo de Handel, pour son équilibre et sa justesse expressive, compte parmi les pages les mieux venues du disque, tandis que le « Se dalle stelle » de Sarro est franchement insipide.
Les récitatifs sont efficacement animés, grâce au concours du contre-ténor Filippo Mineccia, de la basse Michele Mignone, mais surtout des accompagnements inspirés de Stéphane Fuget au clavecin. Si sa direction imprime vitalité et accentuation, la justesse et la cohésion font parfois défaut aux instrumentistes d'Il Groviglio, comme dans l'Ouverture du Scipione de Handel. |
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