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Analyste: Jean Fortunier-Cateland Le Collegium Vocale de Gand mène dans ce disque un travail de fond à travers les madrigaux du fourmillant quatrième livre de ce grand maître et réformateur du madrigal tardif, après les enregistrements, toujours actuels, des grands ensembles italiens tels Concerto Italiano (Opus 111, 1993), La Venexiana (Glossa, 2004) et Delitiæ Musicæ (Naxos, 2005). Le disque cependant souffre d'une légère inégalité : le discours est parfois moins vivace, la construction moins claire ou plus monotone. Ainsi, après le saisissant A un giro sol, empli de contrastes de textures admirables et d'effets picturaux inouïs, les madrigaux suivants ne tiennent pas la comparaison. Dans une autre mesure, le monumental Piagn'e sospira n'atteint pas la parfaite plénitude et ne va pas tout à fait au bout de son propos. Cela étant, s'arrêter à ces légers manques serait faire Injure à la qualité de I'ensemble : la précision est extrême et les musiciens excellent à faire entendre les germes de révolution qui irriguent le livre. Profondément ancrée dans le XVIe siècle où la dissonance est reine, l’interprétation ne recule devant aucune audace et, malgré la mesure qu'impose le souci de clarté, trouve grâce dans des sommets d'expression. Citons, entre autres, Ah dolente partita dont on ne saurait se lasser, Anima dolorosa dont les méandres rappellent Marenzio ou Cor moi, non mori qui semble annoncer le cinquième ou le sixième livre.
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