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Analyste:
Philippe Ramin Accompagné d'une jaquette minimaliste où ne figure qu'un programme peu détaillé (mais légèrement plus étoffé en version numérique), le premier enregistrement en solo de Philippe Pierlot est un voyage à travers I'histoire de la viole, de Hume à Abel. I’instrumentiste liégeois y joint des transcriptions, première Suite pour violoncelle de Bach et Partita en ré pour clavecin de Johann Jakob Froberger. Extraites du Flrst Part of Ayres,les quelques pièces sont caractéristiques de la fantaisie descriptive de Hume et de ses particularités techniques, les cordes frappées « col legno », le jeu luthé en pizzicato, éléments d'un récit que le violiste aborde avec un sérieux remarquable, une prise de son réverbérée ajoutant au mystère du discours. Cette âpreté sérieuse convient bien à la noble Courante de Sainte-Colombe et aux Voix humaines de Marais, dont la gravité est soulignée par le diapason très bas. Trois pièces évoquent la mémoire d'Abel, le plus grand violiste allemand du XVIIIe siècle; Pierlot fait du prélude un grave labyrinthe harmonique plutôt que la page de virtuosité favorite des violistes. Après un Bach emprunté au répertoire des violoncellistes, le récital s'achève sur un Froberger idiomatique d'un clavier imitant le luth. La transition vers l'harmonique viole est évidente, mais I'esprit méditatif de la pièce s'évapore dans I'agitation polyphonique. La cloche de l'église en fin de plage ravira les audiophiles.
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