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Analyste:
Jérémie
Bigorie Par son envergure et la richesse de son orchestration, La Senna festeggiante, composée à la gloire du jeune Louis XV, est la plus ambitieuses des dix sérénades que les musicologues versent au crédit de Vivaldi. Le livret, allégorique, narre I'errance de l'Âge d'or et de la Vertu à la recherche du bonheur perdu, qu'ils finissent par trouver sur les rivages de la Seine. Le fleuve personnifié chante la douceur de vivre de ses riverains avant de faire l'éloge de la paix, de la justice et du roi. Vivaldi dépasse la durée assignée au genre; du moins met-il sa montre à l'heure française par le biais de rythmes pointés alla francese, de Minuet et autres Slnfonias plaquées sur le modèle lulliste. Diego Fasolis tire le meilleur des vingt musiciens de la phalange versaillaise où se distingue un clavecin hyperactif et une guitare baroque, non mentionnée dans le livret. Eu égard au manque d'intérêt du texte, l'oreille se focalise sur les couleurs (elles ne manquent pas : hautbois, bassons, flûtes) de la petite harmonie et sur la beauté des voix. Gwendoline Blondeel se joue des embûches de sa partie qui vante les charmes du rossignol et surprend par ses da capo facétieux face à la Vertu ardente, mais aussi plus univoque, de Lucile Richardot. La charismatique basse Luigi De Donato écope des plus beaux airs (dignes du Polyphème de Haendel) : sa technique et son ambitus triomphent du bouleversant « Pietà, dolcezza », que l'on réécoutera en boucle.
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