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Analyste:
Philippe Ramin Marc Minkowski propose une suite à la « Symphonie imaginaire » (Archiv Produktion, 2003) et y associe Florian Sempey dans des pages célèbres glanées çà et là dans Les Indesgalantes, Les Paladlns ou Castor et Pollux. Les pièces donnent une idée assez exacte de l'évolution du style de Rameau et de son orchestre; l'écart est sensible entre la phalange héritée de Lully et la formation déjà symphonique qui accueille cors et clarinettes. Minkowski sait évoquer les climats et peindre les caractères. Son ouverture de Castor et Pollux à la pointe sèche combine grandeur et virtuosité, et le phrasé de la Chaconne est tour à tour puissant et délicat. On admire les timbres superbes des vents dans la spirituelle Entrée des chasseurs d'Acanthe et Céphise, la fusion des flûtes et des cordes dans la mystérieuse sarabande de Pygmalion ou dans l'air pour Zéphire. Il manque juste à ces belles évocations un peu de souplesse et d'espace qui éviteraient sans doute les petits accidents d'ensemble dans les pièces les plus rapides. Florian Sempey apporte un caractère neuf à des pages maintes fois visitées. Son Huascar ambivalent convainc, mais, si la voix combine un aigu rond et souple et une belle homogénéité des registres, les vocalises un peu troublées par le vibrato manquent de précision. Très réussie, l'émouvante et burlesque présentation d'0rcan (Les Paladins) fait mouche, mais on restera plus dubitatif face à cet Anténor (Dardanus) un peu emprunté. Un très joli voyage cependant. |
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