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Analyste: Adélaïde de Place La renommée de Domenico Scarlatti a longtemps éclipsé celle de son père Alessandro. Grand initiateur de la cantate profane et maître à Naples de l'opéra italien, Scarlatti père laisse une production immense, et Debussy lui-même se disait fasciné par la vitalité de ce compositeur « tout à fait stupéfiant par le nombre et la diversité des œuvres qu'il écrivit ». Jamais en manque d'ironie, Monsieur Croche ajoutait que ce répertoire était « beaucoup moins fatigant à entendre que L'Or du Rhin ». Totalement différente de celle de son fils, sa musique de clavecin requiert une virtuosité au moins égale. Pages de premier ordre, ses pièces pour clavier n'ont rien à redouter d'une confrontation avec les hauts sommets du répertoire du clavecin. Issues de la glorieuse lignée de Frescobaldi, ses toccatas sont toutes différentes, certaines d'une virtuosité éblouissante, d'autres beaucoup plus paisibles, d'autres encore évoquent Bach. Tel Adagio , tel Larghetto exhalent des accents méditatifs qui s'épanouissent avec plénitude. Y séduisait par sa sérénité, Rinaldo Alessandrini (Arcana) par sa rigueur, Alexander Weimann (Atma) par la maîtrise de ses instruments, Francesco Tasini (Tactus), par sa connaissance parfaite de cette musique, dont il a réalisé l'édition complète avec le musicologue, organiste, claveciniste Andrea Macinanti. Sur
une copie d'un clavecin italien contemporain de Scarlatti, Marcello Di Lisa,
interprète sensible et tonique à la fois, propose une anthologie incluant des
premières au disque, et servies par un toucher incisif : la vie, l'intelligence,
l'élégance, la virtuosité s'y mêlent, même si les cascades de croches dans les
partitions brillantes et colorées peuvent sembler parfois un peu vaines. Il
enlève néanmoins ces pages avec clarté et vivacité, et on retrouve sous ses
doigts toutes les audaces, la luminosité et la souplesse de l'école napolitaine. |
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