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Analyste:
Alain Lompech Nous n'irons pas contre nos confrères allemands qui viennent de décerner leur « Grand Prix du meilleur enregistrement de piano du début de l'année 2022» à cette anthologie de trente-sept sonates de Scarlatti. Bien au contraire, tant Michael Korstick y démontre une fois encore qu'il est un grand maître à qui manque on ne sait quoi pour qu'il pulvérise ce plafond de verre qui le maintient dans une carrière privée des grands orchestres, de son pays et du nôtre, et des séries les plus en vue, quand d'autres pianistes sont exposés un peu trop, en regard de leurs vraies qualités. Est-ce parce qu'il joue tout le répertoire de façon magnifique sur le plan formel et spirituel, et qu'il est donc difficile de le faire entrer dans une case « spécialiste de » ?
Ces sonates sont jouées à la perfection par un musicien dont la maîtrise instrumentale est en soi un objet d'admiration : tout est pesé, dosé, énoncé avec une science des contrastes et de l'articulation qui laisse pantois. Que la sonate soit endiablée, hispanisante, rêveuse, Korstick trouve le climat, I'allure, le rebond parfaits. Son Steinway se montre en revanche trop clair et ses étouffoirs trop indiscrets; nous aurions préféré qu'il en choisisse un ancien, au clavier plus léger, aux couleurs plus malléables. Ce disque aurait alors trouvé sa place auprès de nos vieux Haskil (Decca), Meyer (Warner Classics), Horowitz (Sony Classical) et Zacharias (Warner Classics).
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