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Analyste: Luca Dupont-Spirio On s'émerveille toujours qu'un Handel au début de la vingtaine ait appris si vite la science, l'esprit, les couleurs d'une Italie qu'il découvrait tout juste. Créée à Rome en 1708 sous la direction de Corelli, La Resurrezione peint le thème biblique avec une richesse de ton qui évoque la scène profane. Aux interprètes d'en soutenir la tension théâtrale, virtuose, extatique, pour transcender un livret convenu. Bicket et sa troupe, hélas, peinent à relever le défi. Récitatifs survolés, sans nerf, où l'imagerie pieuse s'avère doublement mièvre. Problèmes de souffle, de justesse, qui gâchent la fête vocale espérée. Lucifer marque les temps d'« O voi dell'Erebo » sans trouver la phrase, Iestyn Davies paraît étrangement pâle dans les vocalises de « Naufragando » comme dans la ligne de « Vedo il ciel », qui retombe systématiquement. Madeleine tout en tendresse (« Fermal'ali »), Sophie Bevan brade les contrastes, faute de rythme et de consonnes. Même l'éclat de Lucy Crowe (« Disserratevi, o porte d'Averno ») se voile plus d'une fois (« Risorga il mondo »). On plaint les chanteurs face à une direction atone, dépourvue d'élan, que sauvent la cohésion et les beaux timbres de l'English Concert. Louanges, donc, à Hugo Hymas dont le saint Jean impose sa générosité et son mystère, parmi des cordes aux demi-teintes superbes (« Ecco il sol », « Caro figlio »). Pages de grâce qui nous retiennent un instant, avant de retrouver Minkowski, Haïm et Hogwood pour des intégrales autrement accomplies.
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