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Outil de traduction |
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Analyste: Jérémie Bigorie Au cours des années 1706-1710, Haendel posait régulièrement ses valises à Rome. À cette époque, sur décision papale, l'opéra y était interdit. D'où le recours à I'oratorio allégorique : le compositeur avait toute licence d'y couler son génie lyrique à I'abri de la censure. Au vrai, La Resurrezione a tout d'un opéra sacré, auquel la variété des airs et le bariolage instrumental confèrent un panache singulier. Cela ne crève pas les oreilles à l'écoute de la direction (du clavecin) toujours très empruntée de Harry Bicket, qui fait litière de cette alacrité juvénile à la tête d'un English Consort sans grâce (viole de gambe) ni couleurs (vents).
Difficile de se montrer plus accommodant avec les solistes. Concédons à Lucy Crowe une touchante fragilité, mais ce filet de voix expose vite ses limites (aigus poussés, vocalises ahanantes). Face à elle, Ashley Riches cabotine à plaisir en Lucifer, la grimace dans la voix, qu'il a ample et grasse. Sophie Bevan pourra faire un temps illusion en Marie Madeleine grâce à une émission évaporée à laquelle manque la morbidezza authenti-quement belcantiste. Si le saint Jean de Hugo Hymas hérite d'une partie plutôt contemplative, son chant se révèle excessivement suave et transparent. Reste lestyn Davies (Marie Cléophas), fin musicien malgré un timbre trop anglais pour ce précipité d'italianità qu'est La Resurrezione.
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